Aujourd’hui, je vais vous parler d’un nouvel accord avec un plat très apprécié en France : le Chili Con Carne. Grâce à la diversité des légumes présents dans cette recette, chacun peut la personnaliser comme il le souhaite mais on ne peut enlever le côté épicé. Et ce côté épicé justement, quel vin peut lui correspondre ?
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La petite histoire…
…est étonnante! En effet, beaucoup pensent que ce plat vient du Mexique mais ce n’est pas tout à fait le cas. Il vient tout droit des États-Unis et plus particulièrement de San Antonio, dans l’État du Texas.
De 1525 à 1821, le Texas faisait partie comme d’autres États américains (Californie et Arizona) de la Nouvelle-Espagne. Lorsque le Mexique se sépare de l’Espagne en 1821, les deux États restent liés. Le Texas fît alors partie du Mexique pendant quinze années et fut appelé en espagnol Tejas, Texas mexicana. Certaines pratiques hispaniques, notamment culinaires, se sont associées à la cuisine locale du Texas pendant ces années là. La cuisine TexMex est née!
La plupart des Tejanos (immigrants d’Amérique latine vivant au Texas) vivent dans la pauvreté. Ils cuisinent alors du Chili Con Carne, un plat pas très cher et plutôt consistant, ce repas se répand par la suite. Et c’est dans les années 1880 qu’il connaît un véritable engouement, grâce aux Chili Queens (Reine du Piment). Ces dernières sont d’origines hispanique et ont petit à petit créé des stands de Chili Con Carne au sein de la ville de San Antonio, plus particulièrement sur la Military Plaza, une place commerçante et militaire. Les habitants deviennent des adeptes de cette nouvelle cuisine s’imposant sur leur territoire, curieux de goûter une nouvelle façon de cuisiner. Les militaires, quant à eux, sont aussi ravitaillés et permettent, par le biais de leurs voyages, de transmettre les secrets de cette cuisine.
Pendant ce temps, la ville en elle-même évolue grâce à l’arrivé d’un nouveau type de transport disponible, le chemin de fer… Les visiteurs et les voyageurs de passage avaient alors besoin de repas rapides et bon marché correspondant tout à fait aux recettes des Chili Queens. Jusqu’en 1930, ces stands deviennent une véritable attraction pour les visiteurs, ajoutez à cela quelques musiciens de rue pour une expérience mémorable…
Malheureusement pour les Chili Queens, cette histoire ne se termina pas de la meilleure des manières : les stands fermèrent les uns après les autres sur demande du conseil municipal car l’hygiène de ces cuisines de plein air était jugé insalubre…
Le saviez-vous ? Ce plat était aussi fait pour la pénitence des prisonniers et on y mettait beaucoup d’épices pour masquer le goût peu appétissant de la viande de bœuf qui leur était servi. De basse qualité, les épices permettaient de masquer cette saveur à priori écœurante. Devenant une habitude pour les prisonniers, il semblerait qu’ils aient continuer à en cuisiner après leur sortie de prison.
Concernant la recette…
Comme dit précédemment, le Chili Con Carne peut se faire d’autant de façon qu’il existe de cuisinier sur cette planète ! À vous d’adapter selon vos goûts et d’ajouter ou enlever des ingrédients…
L’accord mets/vins :
Quelques accords qui, selon moi, s’accorderont parfaitement avec votre Chili Con Carne :
- Madiran : les vins de cette région sont puissants (cépage Tannat). Le Château Montus est l’un des pionniers de la région et exprime toutes les qualités de ces terroirs d’exception à travers ses vins. Le Montus rouge 2015 (environ 25€) est né de l’assemblage Tannat, le cépage phare de la région, et du Cabernet Franc. Une structure tannique bien présente en bouche laissant présager que le meilleur est à venir dans les prochaines années. C’est un vin concentré en fruits noirs qui va s’adoucir avec le temps.
- Cahors : Le Clos Triguedina a su faire de sa cuvée Probus 2007 (cépage malbec) un vin d’exception évoluant sur des notes de fruits noirs avec une touche épicée. En milieu de bouche, des notes de cacao et de café apparaissent pour nous accompagné vers la fin du voyage… un long voyage. La cuvée coûte environ 40€ (prix caviste), vous pouvez essayer alors la cuvée “classique” qui est à 16€ avec un bon rapport qualité/prix, étant moins complexe que sa grande sœur.
- Rioja : Qui dit vin puissant, dit vin issu du cépage Tempranillo. La Cuvée Viña Arana Gran Reserva de la “Rioja Alta” (une Bodega espagnole) est un bel exemple de puissance, de fruits rouges et de longueur en bouche. La mention Gran Reserva nous donne un indice sur le temps de vieillissement : minimum 2 ans en barrique + 3 ans en bouteille. Le temps passé en barrique confère au vin des notes fumées, toastées, de caramel…
- Chili : Comme quoi, les noms peuvent s’accorder également. Fondé en 1993, le domaine TerraNoble est très récent mais a su s’imposer comme l’un des plus grands du Chili. La cuvée Gran Reserva Carménère 2012 allie la puissance et la concentration des fruits rouges. Le passage en fût d’une année lui donne également des notes légèrement chocolatées. Un millésime 2012 est excellent dès maintenant!
- Côtes-du-Rhône : vous avez peut être pensé à cette région dès lors que vous avez vu le mot “épicé”. Je ne vous dirais rien car je n’en pense pas moins, ces vins étant élaborés principalement avec de la Syrah sont appropriés pour ce style de plat. Un Saint Joseph de Bernard Gripa (cuvée “Le berceau 2015”) est un vin puissant que l’on ressent dès la phase olfactive : un nez concentré sur des notes de cerises noires et de poivre très intenses. En bouche, il est charpenté et légèrement fumé, la touche épicée survient lors du grand final, plutôt explosif…
Ces vins ne sont bien évidemment que des idées mais je vous conseille généralement un vin plus puissant lorsque votre plat est épicé afin que l’un ne soit pas effacé par l’autre…
Faîtes attention à vous et à vos proches en ces temps difficiles.
En vous souhaitant de futures belles dégustations…
À bientôt
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